Oser vivre sans frigo

Déjà six mois que j’ai débranché mon frigo. J’ai rigolé ce matin en observant ma mère s’efforcer de vider son frigo avant de partir trois jours en vacances. « Moi je n’ai pas besoin de vider mon frigo, ni de le dégivrer. » Ai-je pensé en souriant.

Enfin, je rigole, car moi aussi, à chaque fois que je pars en voyage tous les mois, je dois bien vider ma cuisine de tout produit frai qui risquerai de prendre mal.

Au début je n’osais pas dire à mes amis que je voulais vivre sans frigo. Mais j’ai pris mon courage à deux mains pour oser être moi même et incarner mes valeurs. Qui plus est, chez moi ! dans mon appartement à moi seule.
Mais comme mon beau père avait passé une soirée à changer le sens d’ouverture de la porte du frigo, je n’osais pas dire que c’était du travail inutile. Alors j’ai toléré quelques semaines le bruit infernal du frigo dans le silence de mon appartement, j’ai jeté quelques oeufs et salades surgelées.

Puis un jour, il y a huit mois, j’ai débranché mon frigo.

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Vivre sans frigo, c’est facile

J’ai déjà partagé plein d’astuces pour vivre sans frigo, pour conserver les légumes par fermentation dans des bocaux, faire pousser des graines germées, acheter des boites de conserves …

Mais finalement le plus important c’est la simplicité d’acheter du frai. Je sors faire un tour en ville, j’achète des produits frais au petit paysan et au poissonnier, puis je cuisine directement, sans stocker, sans attendre. Je ne garde pas de restes. Je cuisine à ma faim.

Et les jours où je reçois du monde, je rallume mon frigo pour raffraichir une bière, un coca et garder un dessert en surprise. Franchement il n’y a rien de bien compliqué à connaître pour vivre sans frigo. Aujourd’hui, je suis prête à rebrancher mon frigo si c’était nécessaire, par exemple en cas de colocation ou de concubinage. J’ai déjà tiré les bénéfices de cette expérience et j’en suis reconnaissante.

Les enseignements

Pour moi, la chose la plus importante dans cette expérience a été d’oser faire ce que je ressens être juste pour moi. Et c’est un excercice pas très facile au début. Mais c’est tellement essentiel d’oser dire au monde « voilà, moi je suis comme ça, j’aime les hommes, je vis sans frigo, je mange du surimi et je ne me sèche pas les cheveux après le shampoing »

Cette petite étape simple a été bien plus qu’un simple geste rebèle contre la société de consommation, les énergies fossiles, le gaspillage alimentaire et le zéro déchet. Ce geste a été un petit pas vers moi même. Un petit pas timide vers l’incarnation de mes valeurs et la christalisation de mes idées. Enfin j’ai osé concrétiser ce en quoi je crois.

Qu’est-ce que ça fait du bien, je me sens mieux. Depuis je me sens droite dans mes bottes, je me sens à ma place. Cette petite expérience m’a encouragé à recommencer, à faire d’autres petits pas pour me retrouver moi même. La vie peut naître à nouveau. La vie ne germe pas dans les frigos, mais à la lumière.

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