Il y a un an c’était pas la grande forme.
Prise de poids, perte de joie de vivre, pleurs, agacement, iritabilité, impacience, apathie. Ma vie n’avait plus de sens. Je ne prenais plus plaisir dans les actions de mon quotidien. Je me refermais petit à petit sur moi même, triste, affaiblie. J’avais peur de tout, de marcher dans la rue, de parler à des inconnus, de prends le métro toute seule, d’aller faire mes courses à pied, de me rendre à mon espace de coworking, de sortir le samedi soir avec des amis sur la plage. Je m’étais éloignée petit à petit de mes amis, de mes contacts, des personnes qui me demandaient trop de mes nouvelles. J’avais juste envie de me faire toute petite, transparente, assise en boule au fond d’une chambre noir sans fenêtre. Et qu’on m’oublie.
Le tableau n’est pas très glorieux, et je remercie ceux qui ont eu la patience de me supporter et le courage de me bousculer. J’arrivais à faire bonne figure en public, tan bien que mal. Mais le soir je m’effondrais lamentablement. Certains appellent cela une dépression, d’autre un épuissement ou burn out. Les plus spirituels parleront de la nuit noire de l’âme ou l’éveil.
Moi j’aime bien appeller cette période de 12 à 15 mois sombres : une transition nécessaire pour ma renaissance. C’est la période de liquéfaction de la chenille avant de devenir papillon. C’est le cri de l’accouchement. Une période de crise qui nous oblige à constater que l’on ne peut plus continuer ainsi, qu’il faut changer nos habitudes pour diriger le bâteau vers un autre cap, sinon on allait droit dans le mur.
Après la sombre période moyennageuse, arrivent la renaissance puis le siècle des lumières.
J’ai dû vivre ces expériences épouvantables (à mon échelle) pour accepter certaines choses. Des choses qui étaient inacceptable pour moi avant, mais qui mises en perspective avec une période dépourvue de joie et d’espoir, finalement …
J’ai fait des concessions sur mes valeurs, mes habitudes, mes principes. Ah ces satanés principes qui ne nous servent à rien à part créer des blocages. L’énergie est là pour circuler, par pour la bloquer en vertue de « nos principes » !
Nous disions … Ce gros chaos a eu pour bénéfice de me faire accepter de faire des choses que je n’aurai jamais accepté à moi d’être complètement désespérée. La bonne nouvelle c’est que j’étais complètement désespérée. J’ai donc accepté de prier. J’ai accepté de partir vivre dans le même pays que mon amoureux (chose qui ne m’étais jamais arrivé). J’ai accepté de faire passer ma vie personnelle avant ma vie professionnelle. J’ai même accepté de faire 3500 km en voiture alors qu’on aurai pu économiser 400 euros et 5 jours de voyage si on avait pris un avion. Et je ne regrette aucun de ces choix. Je suis vraiment heureuse d’avoir était à ce point désespérée et d’avoir cédé. Mon égo à laissé la place à des personnes externes pour réaliser ces choix. L’expérience qui en a émergé m’a enrichit, et si je devais refaire ces choix, je les referai.
Je m’étais coupée de ma mission d’âme
C’est dans ce contexte qu’est arrivé la rupture. Mon patron et moi décidons de nous séparer après 3 ans d’intense collaboration. C’est le vide. Plus de notifications, plus de mails, plus de réunions du jour au lendemain. Je décide de faire le grand saut : « A partir de maintenant je suivrai mes intuitions », chose que je n’ai pas osé faire trois ans plus tôt. Je sais au fond de moi que je dois prendre des risques et que je ne peux plus me permettre de ne pas prendre de risques.
Je sais depuis toujours que je suis une entrepreneuse. Je suis née pour créer et diriger des entreprises. Alors pourquoi ai-je accepté de me faire embaucher en CDI il y a trois ans ? Tout simplement parce que j’avais peur. Je me sentais inexpérimentée et je n’ai pas réussit à tenir tête à mes parents qui voulaient que je travaille dans une entreprise normale, une grande entreprise, un truc important qui rentabilise mes coûteuses études en école de commerce.
Travailler dans une mini startup du digital depuis un espace de coworking était comme être entrepreneur par procuration. Je me suis débarassé des questions gênantes de la famille en faisant des compromis. Grosse erreur. Les compromis ce n’est pas aller dans le sens de notre intégrité. Quand il s’agit de décision importante concernant l’expression de ma personnalité, l’expression de mon essence par ma créativité, il ne faut pas faire de compromis pour faire plaisir aux autres. C’est là ma première erreur, c’est là que tout a démarré.
Je savais que je devais créer ma société, j’ai mis 4 ans pour réunir mon courage à deux mains et le faire. J’ai fait un détour qui m’a enseigné d’importantes leçons de vie. Maintenant j’ai compris, et je me mets au travail.
Merci la vie.