5 minutes de Yoga tous les matins

Depuis plus de trois mois maintenant, j’ai intégré la pratique du Yoga tous les matins dans ma routine quotidienne. Cette pratique m’aide à réveiller mon corps, à me sentir bien dans ma peau dès le réveil. Le Yoga se termine logiquement par quelques minutes de méditation, de calme et de respirations. Ce qui a l’avantage de m’amener à une méditation sans y réfléchir. En pratiquant le yoga j’ai ajouté sans effort mes 10 minutes de méditation systématique. Mes étirements du dos le soulagent et les douleurs sont moins fréquentes. J’arrive à intégrer les excercices que me donne l’ostéopathe dans ma routine.

Après avoir fuit tout concept s’apparentant de près ou de loins à une routine, je comprends finalement maintenant les bénéfices d’une routine. Une routine est une suite de gestes fait de manière automatique, sans avoir besoin d’y dédier trop d’attention. Une routine a besoin d’un élément déclancheur pour démarrer. Elle est adoptée si la personne qui pratique cette routine en reçoit un bénéfice immédiat. Nous sommes déjà acteurs de milliers de routines quotidiennes, qui agissent de façon inconsciente. L’avantage de mettre en place des routines en conscience c’est que l’on peut ainsi influencer les résultats de nos journées.

La routine est une façon de pirater notre systhème de pilote automatique pour lui faire faire des actions constructives. Ensuite on peut simplement traduire un objectif moyen terme en routine quotidienne. Par exemple, je me fixe comme objectif de tonifier mon corps, d’avoir moins mal au dos, de méditer plus souvent. Donc je mets en place ma routine en incluant assez d’éléments pour répondre à tous mes objectifs. Je choisis de faire une routine courte, car je préfère prendre le temps de faire 5 à 10 minutes de yoga tous les matins plutôt que de ne pas prendre l’habitude d’en faire.

 

Oui, avec 5 minutes de Yoga par jour pendant trois mois, je constate déjà les bénéfices.

  • Element déclencheur : Je me réveille et me passe un peu d’eau sur le visage
  • Routine : Je prends mon tapis de Yoga sur l’armoire, et je démarrer ma salutation au soleil. Je termine par quelques minutes assise en tailleur à respirer et méditer.
  • Récompense immédiate : Je me sens réveillée, reconnaissante de vivre une nouvelle journée et mon dos est soulagé.

Ma routine évolue régulièrement en fonction des nouvelles postures de Yoga que je découvre et dont mon corps ressent le besoin. Mais j’essaye de garder quelques éléments clés pour une salutation au soleil équilibrée :

  • Des étirements du dos
  • Des positions d’ouverture
  • Des contres postures en fermeture
  • Des torsions pour nettoyer les organes
  • Des respirations pour agir en conscience
  • Une méditation dans la gratitude

 

J’aime le concept de saluer le soleil le matin. Je le fait comme une marque de respect pour un être qui existe depuis bien plus longtemps que notre planète. J’aime aussi sentir la Terre sous mon corps, et je la remercie aussi d’être là. Elle me porte depuis ma naissance et sera toujours là pour me supporter. Je remercie l’air que je respire et dont ma vie dépend. Je suis reconnaissance pour toute cette abondance d’oxygène que je ne saurai fabriquer. J’écoute avec malice le chant des oiseaux, le vent dans les arbres. Je regarde le scintillement doré du reflet du soleil sur les feuilles des arbres.

Ces quelques éléments simples m’aident à démarrer la journée dans la gratitude et d’admiration pour la nature et la vie. Je suis heureuse d’avoir fait entrer le Yoga dans ma vie.

Naître bilingue

J’ai toujours aimé voyager. Je penses que je l’ai déjà un peu dans mon ADN.

Le voyage dans le sang

Je suis moitié française, moitié espagnole. Mes grands parents sont venu en France pour leur nuit de noce. Ils n’en sont jamais partis. J’ai une double culture, une double identité. Tous les étés, on traversait la frontière pour aller voir les cousins au village. Un peu comme les marocains qui traversent la péninsule ibérique en voiture chargée à bloc pour aller au bled.

A la maison on parle français et espagnol. Ou plutôt on parle frangnol, parce qu’avec les années les grands parents ne font plus vraiment la différence entre les deux langues. C’est un joli mélange de couleurs et de saveurs, riche en accent.

Quand j’étais petite on me donnait des pesetas pour m’acheter des bonbons pendant les fêtes, mais on m’en donnait toujours trop. D’une année sur l’autre je ne pouvais pas dépenser tout cet argent, parce qu’en France on utilisait le franc. C’était de l’argent que pour les vacances. L’arrivée de l’euro, à l’adolescence, a changé beaucoup de choses.

Je crois que j’ai mis 20 ou 28 ans à comprendre ce que ça veut vraiment dire d’avoir une double culture. A comprendre que mes grands-parents ne savent pas vraiment parler français. Et que leurs expressions en espagnol commencent un peu à dater de l’avant guerre. Mais au fur et à mesure que je fais des aller-retours entre le sud et le nord des Pyrénées, je commence à comprendre des choses. Je nous observe d’un point de vue externe. Je rigole souvent quand je me rend compte que ma mamie est un peu comme les mamies juives dans les films.

Mon pays

Quel est mon pays ?
– « Papi, en France on nous appelle les espagnols, et au village on est les français. Mais nous on est français ou on est espagnol ? »
– «  Eres un poco de los dos, tu prends le meilleur de chaque culture, ch’est meilleur commé çha ! »

Je penses qu’inconsciemment, j’ai toujours considéré que mon pays c’est la région des Pyrénées. La frontière nord s’arrête à Bordeaux, la frontière sud à Madrid, qui en est la capitale. Avant l’âge de 25 ans, j’ai passé beaucoup plus de temps à Madrid qu’à Paris. Maintenant j’ai peut-être équilibré les deux capitales ? Mais c’est pas très important.

Pour moi, mes concitoyens, les vrais : c’est ceux qui parlent français et espagnol. Ceux qui comprennent le frangnol de papi. Eux, ils ont une culture qui ressemble à la mienne. J’ai mis longtemps à m’apercevoir que cette communauté là n’est finalement pas si large que ça, et que j’ai baigné dedans sans m’en rendre compte.

Il y a plusieurs avantages à naître dans une double culture :

  • Les enfants apprennent plus vite des langues étrangères. On m’a toujours dit « Si tu connais deux langues latines, la troisième est offerte » Et c’est vrai. Aujourd’hui je parle 5 langues, et je comprends facilement les langues latines dans lesquelles je baigne quelques jours.
  • Les enfants bilingues sont plus facilement amenés à ressentir de l’empathie envers l’autre. Il se met dans ses bottes. Ils sont habitués à se trouver dans des situations où l’interlocuteur ne comprends pas tout ce qui se dit. Ils ont l’habitude de faire un effort pour traduire et se faire comprendre en fonction des connaissances de l’interlocuteur.
  • L’enfant avec une double culture part dans la vie avec une zone de confort deux fois plus grandes que les autres. Il est habitué à se trouver dans des situations où il ne maitrise pas tout, il ne comprends pas tout. C’est peut-être un peu plus long au départ, mais arrivé à l’âge adulte c’est une telle richesse !
  • Les enfants bilingues sont meilleurs en mathématiques.
    C’est étrange n’est-ce pas ? Mais en effet dans mon lycée bilingue, la plus part d’entre nous avons choisit un cursus scientifique au lieu d’aller à la facilité vers les langues. C’est simplement dût au fait que l’on est plus à l’aise avec l’abstrait et le passage de l’abstrait au concret. Par exemple transformer une formule d’algèbre en graphique, c’est de la traduction.
  • On a le choix de la culture que l’on souhaite adopter principalement en fonction de notre personnalité. Il n’est pas rare de voir dans une fratrie un frère plus français que l’autre. C’est étonnant, mais tellement naturel de se rapprocher de l’ambiance dans laquelle on se sent bien.
  • L’erasmus est un choix logique pendant les études. Je ne sais pas ce que je veux étudier, mais ce sera en Erasmus. J’ai besoin de rencontrer d’autres jeunes comme moi, qui parlent plusieurs langues.

Si j’ai un conseil à donner aux parents c’est de donner la possibilité dès que possible à l’enfant de parler deux langues (ou 3 ou 4). Avant l’âge de 7 ans, les enfants sont des éponges, ils comprennent très vite. Chaque parent du couple peut parler une langue à l’enfant. La nounou aussi, ou une fille au pair, des professeurs …

Bref, je comptais écrire un article sur le voyage en général, et au fur et à mesure des lignes c’est de ma famille dont je te parle. Je te raconterai une autre fois comment j’ai été piquée par le virus du voyage et en quoi mes séjours à l’étranger m’ont beaucoup appris. Je ne serai pas moi si je n’avais pas vécu 5 ans à l’étranger.